Mobilisation exceptionnelle et profondes remises en question militantes : Clap de fin pour les Résistantes 2025 ! 

Plus de 7000 personnes, à Saint-Hilaire-de-Briouze dans l’Orne, étaient réunies pour quatre jours de rencontres, de débats et de fêtes, autour des luttes locales et globales du 7 au 10 août. Un événement d’une puissance phénoménale, par sa programmation, sa capacité de mobilisation, les réseaux militants qui s’y sont retrouvés, son organisation autogérée et entièrement bénévole ; mais qui a aussi été l’occasion de profondes remises en question militantes, notamment sur la question de l’antiracisme.

 

7500 visiteur-euses, dont 2500 bénévoles, c’est le nombre de personnes qui se sont retrouvées à Saint-Hilaire-de-Briouze, pour les 4 jours du festival les Résistantes. Au programme : plus de 300 temps étaient organisés pour faire se rencontrer des militant-e-s de luttes venues d’à travers l’Orne, la France et même le monde. L’enjeu était d’échanger et de s’organiser pour mieux stopper les offensives anti-écolo, sexistes, fascistes, autoritaires, racistes et ceux qui les portent – mais aussi de contribuer à construire un élan collectif de résistance entre militant·e·s écologistes, mais aussi d’organisations paysannes, féministes, antiracistes, antifascistes, sociales et syndicales.
Plus de 400 organisations étaient ainsi représentées et s’étaient donné rendez-vous dans le bocage ornais pour que des centaines de partages d’expérience et de prises de contact aient lieu. Les témoignages notamment étaient nombreux de celles et ceux qui ont porté et réussi à résister : des paysannes de l’Orne qui ont sauvé leurs terres et leur modèle agricole, des syndicalistes qui ont repris en main leurs usines, des militantes féministes qui ont obtenu justice et réparation grâce à leur mobilisation, des luttes locales écolos qui ont stoppé des centaines de projets destructeurs. Un rappel depuis l’histoire même récente des preuves que nos mouvements peuvent l’emporter ! 

 

L’événement était aussi l’occasion de se renforcer entre réseaux militants de l’Orne, et l’on peut déjà dire que de nombreux fruits suivront les Résistantes ici pour monter en puissance face aux bétonneurs comme aux oppresseurs, en solidifiant les luttes par l’entraide, le lien local et l’organisation
Une infrastructure entièrement autogérée et bénévole a permis l’émergence d’un événement de cette ampleur, et ce fut une fierté que de voir à quel point, avec de l’organisation collective et des réseaux militants soudés, il est possible de servir 32000 repas en 3 jours et demi, d’organiser la prise en compte des besoins de plus de 7000 personnes sur bien des aspects : hygiène, soin, parkings, nettoyage… Une attention particulière a aussi été donnée à l’accueil des enfants ! Une « bambinerie » réservée aux enfants, avec un programme dédié, a accueilli plus de 150 enfants sur la durée du festival.
Et pourtant, de nombreuses violences, micro-agressions et propos racistes ont été signalées pendant l’événement par des personnes concernées, une alerte qui a été portée sur scène à la clôture de l’événement par un collectif de personnes racisées constitué en assemblée sur place.


Si l’oppression systémique qu’est le racisme traverse la société entière, et donc nos espaces de lutte, il nous semble inadmissible que s’y reproduisent des faits de violence raciste, contre lesquels nous sommes particulièrement sensibilisé·es. Nous souhaitons donc dire notre regret et notre reconnaissance : la prise de parole de nos camarades racisé·es doit être un choc salutaire qui nous engage à responsabiliser nos milieux écolos et à réellement mettre en place les moyens de changer vers le mieux.
L’alerte donnée sur le racisme dans les milieux écologistes doit continuer de résonner comme un impératif collectif à faire mieux et donner des suites en actes dans l’ensemble de nos actions à venir.

Il nous incombe de faire mieux, pour prendre collectivement nos responsabilités et être à la hauteur de nos ambitions politiques. Il nous incombe aussi d’organiser, ensemble, nos résistances à long terme.

Nous prolongerons cet événement de mille et une manières.De nombreuses dates de mobilisation collective ont ainsi été portées où il est déjà prévu de se retrouver : blocages le 10 septembre, mobilisations contre le cancer, très nombreuses résistances de luttes locales à travers la France, mobilisations syndicales à l’automne et contre le colonialisme en Palestine, en Kanaky et plus largement dans le monde…

Les militant-e-s présent-e-s ont enfin renouvelé leur volonté de multiplier les fronts de résistances locales un peu partout, sur le temps long, et on l’espère de façon plus soudée et coordonnée.Merci à toustes les participant-e-s, et que vivent et fleurissent les Résistantes, partout !