Qui sommes nous ?

Les Résistances 2025 est un événement co-organisé par l’association Terres de Luttes, le Collectif 924 et des bénévoles de Normandie et d’ailleurs.

TERRES DE LUTTES

Terres de Luttes épaule à leur demande les collectifs dans le développement de leurs luttes en leur proposant des formations (communication, juridique, financier…), des conseils, en créant des liens et des actions inter-luttes et en soutenant l’émergence d’un nouveau récit, celui d’un monde juste et soutenable défendu par ses habitant·e·s. L’objectif ? Qu’un maximum de luttes locales gagnent à travers la France et que toutes celles et ceux qui entrent en lutte aujourd’hui puissent se sentir épaulé·es, relayé·es et formé·es pour amplifier leur action.
Logo du collectif sur fond noir, le logo d'une route barré en rouge

LE COLLECTIF 924

Résister commence souvent en bas de chez soi, ou plutôt par chez nous au bout de son chemin. Surtout quand y est annoncé un projet autoroutier venant balafrer des hectares de bocage.

Au bingo des grands projets inutiles, la 2×2 voies Briouze-Sevrai coche toutes les cases. Un massacre de 120 hectares de terres agricoles et zones humides ainsi que des kilomètres de haies ; une débauche de bitume et d’échangeurs malgré des hypothèses de trafic à la louche et plus que louches ; un budget de 80M€ figé depuis … 2004 (l’on pourrait en rire si il ne s’agissait pas d’argent public) ; des études environnementales bâclées, des opposants insultés, des pressions politiques de tous les cotés ; un porteur de projet, le Conseil départemental de l’Orne, enferré dans une vision fossilisée de l’aménagement du territoire et bien décidé à passer en force.

Alors bien que sur le plan du climat, du paysage ou de l’histoire des luttes, le bocage ornais a peu à voir avec le Larzac – lieu de la première édition des Résistantes – sans doute leurs habitant.e.s partagent certains traits de caractère : y être attaché à leur territoire vivant et têtu à le défendre.

 En 2022, le collectif 924 est créé avec un objectif clair : faire échouer ce projet inutile et néfaste par tous les moyens. Des naturalistes bénévoles ont arpenté le tracé à la recherche d’espèces protégées, et découvert le rarissime Pique-prune dans un alignement de vieilles trognes. Un allié providentiel devenu l’emblème de la lutte. Manifestations, réunions publiques, stands associatifs et balades sur le terrain ont réuni habitants et militants. Le collectif a aussi rejoint la coalition nationale La Déroute des Routes, qui milite pour un moratoire sur tous les projets routiers, un espace d’échanges, de solidarité et de compréhension de la filière béton. Nos luttes locales peuvent prendre sens dans des perspectives plus globales, chaque projet comme autant de maillons d’une chaine enferrant nos espaces et nos modes de vie dans les rets du capitalisme mondialisé.

 Aujourd’hui localement les travaux n’ont pas encore commencé mais nous entendons à ce que ce ne soit jamais le cas ! Malgré les pressions honteuses des barons locaux, des recours en justice ont été déposés et sont en cours d’instruction. Mais ça ne suffit pas.

 Aussi accueillir les Résistantes cet été est pour nous l’occasion de mettre en acte notre détermination, de maintenir la pression sur les porteurs du projet et d’offrir une caisse de résonance aux luttes contre les projets d’aménagements inutiles et destructeurs.

 Dans un département rural vieillissant et plutôt conservateur où, comme ailleurs, les idées d’extrême droite progressent et où être engagé est bien souvent un sacerdoce, nous souhaitons que l’organisation de cet événement soit aussi un moment fédérateur pour toutes celles et ceux qui œuvrent aux futurs solidaires, soutenables et souhaitables.

 Car toutes les campagnes ont en elles des graines de résistances, on vous invite à les partager et les faire pousser ensemble cet été 🙂

 Bienvenue dans le bocage !

LE BOCAGE ORNAIS

 Le bocage ornais est depuis longtemps un foyer de luttes sociales et environnementales. Dans les années 2000, un projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Athis de l’Orne a suscité une vive opposition locale. Les habitant·e·s, conscient·e·s des risques environnementaux et sanitaires, se sont mobilisé·e·s pour protéger leur territoire, démontrant une forte sensibilité écologiste et une détermination à défendre leur cadre de vie, en créant le Collectif citoyen normand, le nucléaire et ses déchets, non merci !

 

Cette tradition de résistance s’enracine dans une histoire syndicale et ouvrière riche. Au début du XXe siècle, le bocage ornais était un centre névralgique de l’industrie textile, employant des milliers d’ouvrier·e·s. En 1907, la « grève des Cent Jours » a vu 5 000 ouvrier·e·s flérien·ne·s se soulever contre des conditions de travail difficiles, marquant l’une des plus grandes grèves du textile français.

Aujourd’hui encore, des militant·e·s souhaitent incarner cette alliance entre conscience écologique et engagement social. Les luttes passées ont forgé une identité collective tournée vers la protection de l’environnement et la justice sociale. Les habitant·e·s continuent de s’organiser pour défendre leur territoire contre les menaces contemporaines, comme la 924, perpétuant ainsi une longue tradition de mobilisation citoyenne et de résilience face aux défis imposés par des projets industriels ou publics inutiles et destructeurs.